Les heures orphelines

par Charlotte

Le paysage se perd dans les longues heures qui déroulent à l’infini le théâtre de leur quiétude molle dont l’unique contemplateur est privé.

Aux mourants, se prête la piste de l’Eternel ; elle se rend à chaque fois qu’il tombe dans le vertige du Ciel. Que faut-il que nous fassions, dans le décor du Réel, nous qui allons de l’inexistence à l’inexistence ?

Le Corps Humain, avec ses jambes, imite la course du soleil ; son mouvement s’emballe rien ne l’arrête – sauf la chute. Ses Pieds sont en sang, au sang des innocents et des presque-coupables et la Tête, inlassablement ordonne la course – car le sang, qu’au sol, de sa puissance, elle voit couler, jamais ne la tache ou si peu

Tout ce sang qui gorge l’éternité, par l’obstination du Corps Humain à se répandre, fera d’elle un corps mortel

Quand nous aurons réussi à tuer le Ciel et l’Horizon, les longues heures orphelines, dans un fracas incessant, se heurteront à elles-mêmes, faisant vibrer l’orgueil de l’Homme pour l’éternité

Alors peut-être, s’ils le savaient, certains seraient flattés.