Flirter avec l’éternité

par Thanh

Mon esprit projetait des images, mon cerveau élaborait des photos; fort d’être revenu de mes errances diurnes, de mes solitudes nocturnes, je façonnais un projet.
Dans le jardin de mon inconscient, les jeux auxquels mon « je » trouvait refuge n’étaient plus ce toboggan jaune qui fait naitre et mourir mais cette balançoire qui m’offre un moment de flirt avec l’éternité.
Le temps ne se prend pas, il faut glisser et se laisser emporter par le poids de ses bagages. L’inertie permet de se sortir des points morts, des apocalypses, des fins d’histoires.
Ainsi porté, il n’y a plus de commencement, il n’y a plus de fin. Le jour ne cède plus à la nuit. Ainsi porté, mon cœur bat et se serre, il bondit.
Lorsque la courbe de l’horizon embrassera les étoiles, je pourrai m’arrêter. Je pourrai mourir, me rendre à la nature, la terre et laisser la vie se revendiquer, planter ses racines. Le substrat redevient substrat.