Réflexions, inanimée

par Sandrynn

La poupée de cire au regard agar et vide fixait les photophores incandescents. La lueur qui s’en dégageait se reflétait dans ses yeux vitreux. Ses cheveux ondulés et soyeux brillaient comme mille étoiles à l’aube.
Elle était posée sur cette petite balançoire s’éloignant et se rapprochant sans cesse de la chaleur des bougies. Elle était incapable de bouger, vide, comme une sorte d’absence mystérieuse de son âme qui l’avait plongée dans cet état de transe, ressemblant alors à une poupée de cire géante.

Cet état était dû à l’apocalypse qui régnait dans son cœur et dans sa tête. Elle ne savait trop que penser des allusions qu’il lui avait faites lors d’un moment de sincérité alcoolique. Fallait-il s’en réjouir ou en pleurer ? Elle essaya de retrouver cette ivresse et se trouva alors dans cet état second, cette nuit qui ne l’éclairait pas sur ses sentiments et ses pensées.
Non ce n’était pas un rêve, et pourtant, elle aurait tant aimé éviter cet instant aux conséquences fatales. Cet instant qui arrachait toutes ses racines, ces croyances et principes sur lesquels elle se reposait depuis tant d’années.

Soudain, elle s’anima, le rose monta à ses joues toutes piquées de taches de rousseur, ses yeux s’allumèrent et retrouvèrent leur bleu légendaire. Voilà, au diable le karma ! Elle lui dira oui, je viens, j’accoure, attend-moi, je suis là.