Un matin pour rien

par Thanh

Vingt deux heures.

Petite faim, longue nuit. Pour assurer, je lui demande : Je vais nous chercher à manger ? Elle me répond : ne tarde pas, et si c’est froid, on se réchauffera. Une fois n’est pas coutume il faisait grand vent dans le Marais. Dix minutes plus tard, j’étais sur le Grand Boulevard. Bonne Nouvelle, j’ai trouvé à manger, elle va déguster.

Vingt trois heures.

Il ne fait plus vraiment faim. Et je n’avais pas vraiment la tête à manger. Pas le temps de m’interroger, de calculer. Elle est génialissime; nue sous la lueur des tungstènes, elle s’offre à moi. Pas de dernier verre, ni de sirop pour la toux. Nous voilà au lit. Je ne suis pas le seul à préférer les nuits à deux, voire à trois avec un polochon. Elle non plus, et on n’y va pas par quatre chemin. Elle est génialissime.

Huit heures.

Le vin coule encore dans les veines. Pour moi j’en suis certain. Elle ? Elle n’est plus là. Encore un matin pour rien.