Putain, ce soir, j’ai la patate !

par aucoindesmots

Putain, ce soir, j’ai la patate !

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La journée à été des plus merdique. Les collègues et mon boss, ils m’ont tous fait chier bordel. En sortant du bureau et je leur ai crevé leurs pneus. J’ai même rayé le Merco du patron. Fallait pas m’emmerder. J’ai vu rouge quand en sortant du parking sur mon vélo, une voiture manque de me renverser.

Fallait que je rentre chez moi rapidement. J’avais un rendez vous des  plus important. Le rendez vous de ma vie. Je l’ai rencontrée il y a 3 jours au détour d’une rue. Elle m’a barré le chemin me disant que c’était une question de vie ou de mort. Elle devait absolument rattraper ce bus qui venait de partir. Je l’ai pris sur mon porte bagage, j’ai pédalé à en perdre haleine, et gagné la course de l’arrêt suivant. Bordel, c’était instantané, je suis tombé amoureux.

Je la revois ce soir mais ces salopards au bureau l’ont appris et n’ont pas arrêté de me vanner. Je les hais.

J’ai peu de temps pour rentrer chez moi. La circulation est dense. Je repense à elle sur ce porte bagage, me motivant à aller encore plus vite. C’était aussi délicieux qu’inattendu.

Ces escaliers me paraissent toujours interminables avec le vélo sur le dos. Vite je rentre chez moi. Vite je file sous la douche. J’allume machinalement la télé histoire d’avoir un fond sonore. Encore une série policière
« Vous ne pouvez pas rentrer sans mandat ». Putain de phrase cliché.
L’eau est trop chaude. Je mets du parfum ou pas ? J’en sais rien.

M’ont tellement fait chier ces cons au bureau.
« Tu va te mettre sur ton 31, ça va te changer »
« Il va être un homme différent demain »
« J’aimerai bien voir la gueule de la nana! »
Je les hais.

20h. il me reste 5 minutes pour partir. J’essaie de me calmer. Je n’y arrive pas. Une belle chemise, une belle veste, un jean pour faire décontracté et faut que je parte. Mon chat qui me demande à manger. Pas le temps. Pries pour que ça ne marche pas ce soir. Tu aura ta gamelle plus tôt !

Rendez vous place du parlement. Elle n’est pas encore là. Je cherche les mots que je vais pouvoir lui dire. Mon esprit est brouillon, complètement brouillon. Elle arrive. Je sens le rouge monter sur mon visage. Elle se rapproche de moi, ses cheveux long cachent son visage. Je n’ose pas la regarder. Je me sens mal. Elle relève la tête. Elle me regarde et me sourit.

Putain, ce soir, j’ai la patate.