Amères Rêveries
par Ka
La flamme vacille puis rend son dernier soupir de fumée; épaisse mais volatile, comme quand la toux vous prend par surprise ou bien la mort. Un arôme de cire froide plus loin et le photophore se remplit de la nuit. Le jardin se rêve forêt. Les paupières bien closes sur les yeux indiscrets, on entend les racines faire le mur : un secret, qui murmure à l’oreille de ces soirs sans odeur. La lune veille sur un vieux monde bancal qui, à chaque coucher, tente de se dissoudre en son sommeil. L’histoire rêve de son apocalypse. Une ombre blanche oscille dans le noir, à la poursuite d’un instant d’éternité. Sous le poids des envols, la balançoire, grinçante, rit. Le songe est bien grand pour celui qui n’a pas d’ailes.