Rêveries amères
par Ka
Sous un soleil d’orient, éclipse d’océan, Il tire sa révérence.
A reculons, aspiré, le temps d’un tour de lune, son territoire, il abandonne. Poreux comme l’amant blessé, le sable retient son seing en un miroir d’argent. Les silhouettes se figent, projections incertaines. Tristes amers, à l’instant suspendues, elles s’élèvent au-dessus du vernis de ce lac sans fond. L’étreinte se délie. Le soleil est à terre. Elles marchent sur les cieux. Du reflux nait le vide, palpable comme ce qui nous retient. Les rieuses chantent déjà l’union nouvelle de l’aube pourtant le monde tremble de cette petite mort. La blessure s’ouvre et se referme, exhalant des embruns aux accents de genèse. Le cycle se répète, rassurant, aliénant. Il dissimule à peine la violence douce des renoncements, celle-là même qui arrime nos pieds à la terre :
Pesanteur.