Prophéties des aimants
par Moue
Trois noms de folies s’en vont et s’encombrent
Harmonieusement en un grain de sable.
Ils prient l’alanguie de laisser leur nombre
Entraver son aise ici intouchable,
Raviver l’ego croyant mener l’hombre,
Rougir et fondre à fuir dans un vocable
Y dévisager un masque plus sombre.
Comme mon cœur prenait l’eau,
Opprimant mes deux poumons,
Rien ne coulait en amont ;
Etreindre n’était qu’un mot.
Neige venue des embruns,
Troublant l’onde sous ma peau,
Ici tombe ton repos ;
Ne prends plus d’autre chemin.
J’ai vu venir l’envie,
Usurpant comme feinte
Lentement ton visage ;
Il escorte un présage
Empruntant mon empreinte :
Nos printemps demain rient.
Qu’il fera bleu en ce début d’automne,
Une fois tu cet orage estival
Entre deux traîtres mots dont il nous sonne.
N’est-il coi que retourné en cavale
Tâtonner des jeux de grandes personnes,
Incité à en changer le dédale,
Narguant les étoiles qui l’abandonnent ?
Venais-tu de l’Est, aidé par un vent du Nord?
La nuit, tue et lestée des doutes de la route,
Arborait en son ciel ses météores dissoutes
Dans le brouillard nuiton qui nimbera l’aurore.
D’une droite mouillée chaque boucle se courbe,
Espacée d’un été par les dessous des sens,
Vagabonds embuant l’éther d’un clin d’œil fourbe,
Attendant que leurs voix usurpent le silence
Narrant à tour de joie l’air, la neige, la tourbe.
Braver le temps est comme une odyssée en mer.
Elle offre croisières, croisades, errances,
Rivales sororales jusqu’à la démence
Trouant le cœur d’hier, abreuvant les artères,
Retournant aux vaines veines prendre la mire
Annexe aux tendresses dont l’allégresse blesse,
N’emportant vers l’éther que l’archée que l’on laisse
Dans l’air des souvenirs, l’ère de l’avenir
Amymone auprès de son platane s’assèche,
Négligée d’Héra dès lors que son lait chancelle,
Trois pointes en talant avidement la brèche,
Or l’aurore éclipse la Galaxie du ciel
Ivre des flèches de l’invisible de Lerne,
Noyées sous les gorgées des marais éternels
Exhalant soupirs et effluves de falerne.
Tempérer l’incertitude
Haletante de ton vouge,
Ouvrira-t-il l’interlude
Mêlant les onces qui bougent,
Amarrant quatre mains prudes,
Susurrant quatre mots rouges ?