à toi

par Ka

Il est des présences fortes qui font de profondes absences. Des vides, plein de silence, qui résonnent de ce qui n’est plus. La vie, partout, tout le temps, avide, bruyante, continue passe presque inaperçue. Elle n’existe jamais autant que lorsqu’elle se tait. Ce silence est celui qui succède au mutisme. Il possède la violence d’un cri et la densité des abîmes. Il porte, vive, la déchirure des hommes, des vivants face à l’éternité illusoire. Une certitude demeure. La blessure ne se fermera pas. Elle est la porte de l’indicible. Le chant du monde n’a pas cessé, pourtant, il vibre d’un accord nouveau aux oreilles de ceux qui restent. Il s’est enrichi de toi.