Sacré

par Ka

Je crois au vent qui fait danser le fleuve

Aux regards audacieux et aux mains maladroites

Aux cœurs qui cognent et aux mains moites.

Au café du matin.

Aux ombres qui se confondent quand la journée s’éteint

A l’odeur de l’automne, juste avant qu’il ne pleuve.

Aux frissons, aux rires fous

qui, chauds et salés nous roulent sur les joues.

Aux refuges de chair

Aux nez froids de l’hiver

qui guérissent dans les cous.

Je crois aux transes, aux peines

Qui court sur nos pores

Aux extases sonores

Et au chant des baleines.

A la buée

Vapeur de nos soirées d’ivresse

écran de liberté

Où dimanche paresse.

Je crois aux premières fois

Aux ébats, aux débats qui ne connaissent loi

Aux zincs usés

Par des coudes familiers

Foyers de nos joyeuses pagailles

Et au murmure grisant que font les certitudes quand elles vacillent.

Je ne cherche pas le sacré. Il est là.